Hey, hey !! Est-ce une nouvelle malédiction de la Fée Carabosse sur la Belle au bois dormant, qui est encore fâchée que son sort n'ait pas totalement marché ? Peut-être, mais elle semble bien fâchée, car cette malédiction est encore plus cruelle : "tu dormiras peu d'heures par nuit et ainsi tu grossiras jusqu'à ne plus pouvoir bouger" et elle l'infligea à quiconque croisera son chemin !
En résumé, si vous êtes un "petit dormeur" vous avez de forte chance d'avoir croisé notre fée Carabosse et de prendre ainsi du poids.
Une étude Canadienne1 dirigée par Jean-Philippe Chaput d’octobre 2010, a démontré sur un groupe de 800 personnes l’importance de certains facteurs non traditionnels, comme le manque de sommeil (des nuits de sommeil de moins de 6 heures) sur le risque de surpoids et d’obésité. Jusqu’à présent les facteurs principaux connus étaient la sédentarité (aucune activité physique de haute intensité) et une alimentation riche en graisses (≥ 40 % des calories quotidiennes).
Les résultats ont démontré qu’en moyenne la sédentarité associée à une alimentation riche en graisses ferait grossir une personne de 1,52 kg de plus par an. Le manque de sommeil seul serait responsable d’une prise de poids de 1,72 kg par an : ce poids est supérieur aux deux facteurs traditionnels combinés.
Une étude Américaine2 menée sur 26 sujets par les chercheurs de l’Université Columbia, à New York et publiée dans American Heart Association en 2011, confirme ces résultats. Ils concluent que les personnes qui dorment très peu auraient tendance à manger plus que celles qui dorment suffisamment et cela est d’autant plus vrai pour les femmes.
Suite aux résultats précédents, l’équipe Canadienne de Jean-Philippe Chaput a poussé ses investigations afin de mieux en comprendre les enjeux. Ainsi, en juin 2011, une nouvelle étude3 est publiée. Ils ont sélectionné et observé 43 « petits dormeurs » (personnes qui dorment moins de 6 h par nuit) âgés de 18 ans à 64 ans. Une moitié de cette cohorte a continué à dormir autour de 6 h, tandis que l’autre moitié a augmenté spontanément son temps de sommeil.
Les résultats obtenus sont que les "petits dormeurs" qui allongent leurs nuits de sommeil à 7 h ou 8 h prennent moins de poids que ceux qui persistent à dormir peu. La différence est de 2,4 kg de masse grasse en 6 ans, simplement en changeant les habitudes de sommeil. Un groupe-témoin, composé de 173 sujets dormant toujours de 7 à 8 h par nuit, a obtenu des résultats semblables à ceux qui ont allongé leurs nuits.
Cette malédiction n'est donc pas irréversible !
Une des explications scientifiques envisagées serait que lorsque l’on manque de sommeil, la sécrétion de certaines hormones serait perturbée, notamment le cortisol. Le cortisol augmente malheureusement la sécrétion de ghréline : hormone qui stimule notre appétit et diminue la sécrétion de la leptine, hormone qui régule l’appétit en contrôlant la sensation de satiété.
Cependant, ne disions-nous pas : qui dort dîne ? Il semble évident que nous sommes plus tentés de grignoter lorsque l’on est éveillé et beaucoup moins tentés lorsque l’on dort. Le sommeil permet d'oublier la faim. Et par ailleurs, quand nous grignotons, nous mangeons le plus souvent des aliments rapidement consommables et souvent riches en graisses saturées.
Le sommeil a de toute évidence un impact non négligeable sur la prise de poids. Mais rassurez-vous aux pays du bonheur, l’antidote a depuis fort longtemps été trouvé. Dans un prochain billet nous vous livrerons sa composition pour retrouver un sommeil convenable.
Note : 1. Chaput JP, Astrup A, Tremblay A et al. Risk factors for adult overweight and obesity: the importance of looking beyond the 'big two', Obesity Facts, octobre 2010, 3(5):320-7.
Note : 2. AHA : Sleep Deprivation Tied to Higher Calorie Intake, ModernMedicine, mars 2011.
Note : 3. Chaput JP, Després JP, Bouchard C, Tremblay A. Longer sleep duration associates with lower adiposity gain in adult short sleepers, Int J Obes (Lond). 2011 Jun.
Mis à jour Mercredi, 14 Septembre, 2011.
Il me semble aussi que les personnes qui dorment peu sont souvent des personnes qui souffrent du stress, voir d'angoisses (notamment personnes à l'arrivée du soir et qui vont mettre en place des comportements d'évitement pour retarder le moment du coucher). Hors ces problématiques sont souvent corrélées avec des consommations alimentaires de réassurance (grignotages, compulsions, "avalage"...).
J'en parle car plusieurs personnes que j'accompagne ont ce genre de problème et qu'effectivement, lorsqu'elles dorment plus, elles mangent différemment car se sentent moins stressées, moins fatiguées, et donc dorment mieux ensuite, et donc continuent à manger différemment, et donc, ...
Après c'est la question du "pourquoi ça pose problème de s'endormir" qui est en jeu...
Rédigé par : VanesSaperlipopote | 14 sep 2011 à 12:10
Effectivement, je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dîtes. Le stress et l'angoisse perturbent le sommeil et notamment l'endormissement car nous sommes assaillis de pensées. Afin de diminuer l'angoisse nous cherchons quelque chose ou quelqu'un de rassurant, de contenant. La nourriture calme les angoisses car elle joue en quelque sorte ce rôle de contenant et cela d'autant plus que la personne est incapable d'exprimer ses émotions.
Rédigé par : La Fée Diet | 14 sep 2011 à 22:40
Perso j'attends impatiemment la recette de l'antidote ! :)
Rédigé par : Gregory Roger | 15 sep 2011 à 22:34
@gregory : j'y travaille.
Rédigé par : La Fée Diet | 21 sep 2011 à 22:34